On dit qu’il faut prendre son mal en patience… et si on prenait enfin notre bien en urgence?
Dans le cadre de son accompagnement, l’assistante sociale procure, avant toute autre chose de l’écoute et du soutien. Parfois, il s’agit même du seul rôle que son bénéficiaire lui demande de jouer… Elle est donc une oreille attentive et bienveillante et, sans entrer dans l’accompagnement thérapeutique, elle prolonge bien souvent celui-ci en le faisant entrer dans le concret du quotidien.
Pour autant, il y a bien lieu de distinguer le travail de l’assistante sociale de celui du thérapeute.
Premièrement, la formation n’est pas la même. L’étude de la psychologie humaine, dans le cadre du cursus de l’assistante sociale, débouche sur une compréhension de base des comportements et pathologies psychologiques humaines. Pour l’assistante sociale, l’approche psychologique doit permettre la mise en confiance amenant, de la sorte, le bénéficiaire à verbaliser les difficultés, y compris matérielles, qu’il traverse. Ces difficultés matérielles peuvent, évidemment, avoir des répercussions sur son bien-être psychologique mais cet aspect de la situation est du ressort du thérapeute (psychiatre, médecin traitant ou psychologue). Par contre, l’assistant social peut jouer un rôle non négligeable dans le ressenti éprouvé au quotidien par le patient . Il s’agira d’aider à trouver les astuces concrètes et applicables par le patient en continuité avec les objectifs thérapeutiques. Prenons l’exemple d’une personne écartée de son emploi pour raison médicale (burn out?), le thérapeute accompagnera la souffrance psychologique et la prise de décision, tandis que l’assistante sociale pourra se rendre au domicile du patient afin de l’aider à se remettre “en mouvement” ou mobiliser ses ressources pour les démarches de ré-orientation professionnelle.
Deuxièmement, le travail d’accompagnement est effectué différemment mais en complémentarité. Le psychologue privé reçoit essentiellement dans son cabinet tandis que l’assistante sociale se rendra plus volontiers au domicile du demandeur d’aide. Pour autant, aucune de ces approches de travail n’a de primauté sur l’autre. Il est essentiel de les considérer comme complémentaires. Si l’on reprend l’exemple ci-dessus, le travailleur se rendra en thérapie chez son psychologue ou psychiatre et pourra recevoir l’aide de l’assistante sociale pour la gestion du quotidien (ex: récit de vie, accompagnement administratif, gestion des documents, aide à la reprise d’activités y compris professionnelle, rédaction de CV, recherche d’un autre emploi… etc). Il est donc indispensable que l’assistante sociale travaille en réseau puisque sa démarche de travail va dans la continuité de l’approche thérapeutique. Pour ce faire, l’assistante sociale indépendante nouera des contacts étroits avec les médecins traitants et les thérapeutes du lieu où elle exerce son activité. Ces connexions se feront aussi avec les centres de santé mentale et les hôpitaux/cliniques.
Bien qu’il existe des différences notables dans l’exécution de ces tâches d’accompagnement, autant les assistants sociaux que les thérapeutes se retrouvent dans leur champ d’action. Ainsi, tous deux, peuvent, en fonction de leurs affinités, prodiguer leur aide dans les domaines suivants:
- accompagnement péri-hospitalier,
- soutien émotionnel péri-natal et à la parentalité,
- aide dans les situations de handicap ou de maladie grave,
- accompagnement des situations de décrochage scolaire,
- sentiment de solitude, décès d’un proche,
- accompagnement des assuétudes,
- conflits et difficultés relationnelles,
- changement de situation familiale
- accompagnement de crise d’une situation aiguë,
- soutien suite à un traumatisme,
- souffrance au travail,
- accompagnement en cas de burn out…
- ……..
Cette liste peut paraître longue, elle n’est pourtant pas exhaustive. Chaque situation évoquée par le patient est différente de celle d’un autre patient.
Rencontrer l’un ou l’autre de ces intervenants aide dans tous les cas à y voir plus clair. Faire appel à quelqu’un, thérapeute ou assistant social, ne fait pas du bénéficiaire un fou ou un assisté. L’être humain est complexe et porte comme bagage des aptitudes et des difficultés : nous ne sommes pas tous d’excellents plombiers, de parfaits médecins ou d’excellentes cuisinières… De même, certains traverseront les chemins de leur vie sans maladie physique tandis que d’autres ne connaîtront pas la souffrance matérielle. Mais une chose est certaine, aucun être humain ne peut dire qu’il n’a connu aucune difficulté d’aucun ordre. A l’occasion de l’une ou l’autre difficulté, il est bon que tout individu puisse s’adresser à un professionnel en qui il placera sa confiance. Il est indispensable que ce professionnel entoure cette personne, demandeuse d’aide, de bienveillance et qu’il demande l’appui à ses confrères, complémentaires, pour que cette bienveillance touche à tous les pans de la vie du demandeur en souffrance.
“Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts ou les plus rapides mais par ceux qui n’abandonnent pas.”
“Les portes de l’avenir sont ouvertes à ceux qui savent les pousser” Coluche
“Ne perdez jamais espoir: lorsque le soleil se couche, les étoiles apparaissent dans le ciel”